Tout est écriture … est le propos de Ludovic Pessin (né en 1971, atelier en métropole lilloise).
Il existe une écriture plus vaste que celle qui s’écrit sur une page : celle que nous façonnons à chaque instant par nos paroles, nos mouvements, nos pensées, nos respirations, notre présence. L’Histoire de notre monde s‘écrit, telle est l’expression fréquemment utilisée. Cette Histoire ne se construit pas uniquement avec de grands événements mais se construit aussi par l’agir et la présence de chacun, à tout moment. C’est ce travail de l’instant que Ludovic Pessin cherche à capter et dont il fait trace et mémoire en un geste avec trois séries : Traces (2020) – Ecritures (2022) – Propagations (2024).
Ce travail s’opère depuis son origine directement avec la main. Les premières traces sont nées d’un simple mouvement de la main, du bras, du corps. Il n’a jamais quitté ce processus à la fois archaïque et universel, si simple et si singulier. Son geste évolue et se façonne tenant en main la mémoire des travaux passés.
Ce travail a démarré en 2020 avec la série des Traces qui questionnait la notion de présence, chaque trace étant nourrie de l’histoire de celles qui la précédaient et posait le sujet de l’origine. Les Traces se sont transformées au fil du temps en Ecritures, calligraphies « a-sens », si ce n’est celle de l’expression du corps dans l’instant. Le geste est parfois fulgurant, parfois lent. L’instant est saisi par la peinture. L’écriture s’installe, matérialisée par ce geste et l’énergie qu’il porte. C’est à ce niveau qu’il situe toute écriture, dans la sincérité et l’énergie du geste.
Depuis 2024 il travaille parallèlement la série des Propagations, enjeux majeur de l’écriture et du vivant. La main investit la toile de manière aléatoire, chaque trace posée est reliée à l’autre et se propage de manière organique.
Son travail se développe sur plusieurs types de supports chacun impactant le geste qui se répète à chaque fois, gardant en mémoire les travaux précédents dont en n’offrant jamais la possibilité de recréer à l’identique. Seule la couleur de son travail reste immuable.
Son travail fait l’objet d’expositions et de performances en public. Sa dernière performance a été réalisée au Palais des Beaux-arts de Lille avec une Ecriture de 10 mètres sur aluminium brossé.
Il intervient aussi en entreprise, se servant de son processus de création comme prétexte à échanges autour du thème de la réinvention. Il ouvre son travail actuellement avec un projet autour du geste en collaboration avec une violoncelliste d’un ensemble de musique baroque.
En savoir plus : interview avec Cécile Tauvel de Maison Lacmé : https://maison-lacme.fr/processus-creatif-lart-de-la-reinvention-avec-ludovic-pessin/
Catalogue » De la trace à l’écriture » – 2017 /2023
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